Salon du végétal Le site fait l'unanimité mais des questions subsistent
Perturbée par un climat torride, la nouvelle formule organisée à Nantes (44) n'a pas apporté la dynamique escomptée.
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Un mardi animé le matin, toutefois vite mis à mal par une chaleur caniculaire l'après-midi, un mercredi correct et un jeudi trop calme : tel est, en résumé, le déroulé des trois jours du Salon du végétal qui s'est installé, du 20 au 22 juin, dans son nouveau site du parc des expositions de Nantes. Un nouvel écrin qui a fait l'unanimité, pour son aspect, les volumes qu'il offre et la rationalité qu'il permet, en séparant bien les différents pôles du Salon devenus identifiables au premier coup d'oeil, sans pour autant nécessiter de déplacements excessifs entre les zones d'exposition. Tout juste a-t-on pu parfois entendre lui reprocher son étendue, participant à diluer un visitorat déjà jugé faible. Ou pour trouver dommage qu'un site aussi important et récent ne soit pas équipé de climatisation...
La chaleur a limité le nombre de visiteurs, mais...
Le premier fait marquant de cet événement aura été la chaleur, qui est indéniablement venue jouer les trouble-fête, avec autour de 38 °C le premier jour, une température à ne pas mettre un professionnel de la filière du végétal dehors. Visible dans les allées, l'impact de cet épisode exceptionnel s'est aussi fait ressentir en dehors : des fournisseurs ayant eu des contacts avec leurs clients rapportaient que certains ont préféré rester au sein de leurs entreprises au cas où il soit nécessaire d'intervenir sur des cultures souffrant autant que les hommes... C'est évidemment rageant d'avoir dû faire face à une telle situation pour une première : la probabilité d'avoir une chaleur aussi intense était tout de même assez faible ! Mais elle n'explique peut-être pas à elle seule les difficultés de la manifestation pour retrouver le dynamisme qui était le sien il y a quelques années encore. C'est dans le secteur du paysage, et en particulier des collectivités, que le manque de visiteurs a été le plus souligné : travail sur le terrain encore trop important dans les villes pour se libérer, accentué par la nécessité d'être présents dans les communes pour participer à l'organisation de la Fête de la musique... Au point que nombre de fournisseurs du paysage s'interrogeaient sur la possibilité pour ce rendez-vous professionnel de poursuivre son développement sur leur secteur en conservant un positionnement en juin, jugé peu favorable. Le nouvel espace de démonstration mis en place cette année n'a pas complètement trouvé son public, mais, en extérieur, la chaleur n'a pas contribué à faciliter la tâche des exposants.
Des contacts moins nombreux mais de qualité
Du côté des exposants, les stands ont été jugés inégaux. Le gros point positif est la qualité des végétaux présentés, bien plus élevée qu'au mois de février. Par contre, certains stands ont été finalisés dans l'urgence qu'impose une fin de saison plus tardive que par le passé et qui demande de mener une réflexion sur l'offre à montrer au Salon tout en gérant le quotidien des exploitations.
Si le visitorat a incontestablement été limité en nombre, beaucoup ont souligné que les contacts étaient de qualité. On peut d'ailleurs souligner combien la notion de nombre de visiteurs est relative : il existe aujourd'hui des salons qui séduisent les exposants alors que leur affluence est très limitée... À noter aussi, et c'était l'un des plus que devait apporter Nantes par rapport à Angers (49), que les étrangers semblent être venus plus nombreux. Perçus comme un avantage pour les uns, un danger pour les autres, les étrangers auraient apprécié la nouvelle version proposée.
Ce n'est évidemment que sur le moyen terme que l'on pourra juger du niveau d'une manifestation aussi importante que le Salon du végétal. En dehors de connaître le nombre de visiteurs qui auraient été présents en l'absence de canicule, il faut également changer diverses habitudes ancrées depuis une trentaine d'années, ce qui n'est pas rien. Les organisateurs devront prendre en compte les nombreuses idées émises par certains exposants parfois un peu désabusés : autres créneaux de date, nouvelle périodicité..., tout en sachant qu'il n'est pas facile de contenter des activités aux contraintes différentes, comme la production, la distribution ou le paysage. S'inventer une nouvelle vie ne s'improvise pas du jour au lendemain !
La rédaction du Lien horticole
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